Durant le mois d'août 2010, Julian Assange est accusé du viol de deux femmes suédoises. Il réfute les faits qui lui ont été reprochés, rappelons-le, quelques jours après avoir bravé les menaces du Pentagone. Pendant que l'affaire traîne quelques mois, la presse use et abuse du terme « viol », alors que de récentes informations font état de faits pour le moins différents de ce que l'on peut s'imaginer. Il semble qu'il s'agisse d'un délit de « sexe par surprise », qui existe en Suède. A l'heure actuelle, il est encore difficile d'obtenir une version très claire des faits, mais le Daily Mail publie ici le contenu des documents du procès auxquels il a pu avoir accès, et ici pour une version française sur le site d'Europe1.
L'objet du litige avec la première des deux femmes (qui organisait une conférence où Mr. Assange intervenait) serait un préservatif qui craque lors de leur deuxième relation sexuelle. La femme n'ayant pas donné son consentement préalable pour une relation sexuelle non protégée, la juge, Marianne Ny (qui propose une réforme des lois suédoises sur le viol vers une définition élargie de ce que l’on peut considérer comme un viol et notamment le fait de refuser un préservatif), considère cet acte comme très grave. La femme dit avoir voulu interrompre leur rapport sexuel, ce que Mr. Assange aurait refusé. En ce qui concerne la deuxième femme portant plainte contre le fondateur de WikiLeaks, une jeune femme en admiration devant la personnalité d'Assange et de son travail, le scénario est quelque peu similaire. Leur deuxième rapport sexuel a eu lieu sans protection. Elle affirme avoir voulu se protéger, ce qu'il aurait refusé. Jusque là, les deux femmes ont entretenu de bons rapports avec l'homme en question, mais elles sont ensuite entrées en contact et se sont rendus Pour Mark Stephens, l’avocat de Julian Assange: « Le préservatif se serait déchiré pendant un rapport sexuel consenti. […] Mais en France, comme en Angleterre, comme en Suède, cela ne relève pas du viol ! »
Inutile d'entrer dans plus de détails pour lesquels les liens précédents pourraient nous éclairer, et plus encore les informations à venir, il semble néanmoins que cette histoire manque un peu de clarté, tant sur le fond, que sur la forme. Il est très étonnant de voir un homme sous mandat d'arrêt international pour ce seul chef d'accusation, et qui plus est, devenir l'homme le plus recherché par Interpol, alors qu'il n'a jamais fuit. Serait-ce un hasard si cela survient en cette intense période de publication de données secrètes, alors qu'aucun chef d'accusation valable ne peut lui être reproché par rapport à ses activités au sein de WikiLeaks ? Il est en effet très difficile pour le gouvernement américain de reprocher à un australien de divulguer des informations reçues par des tiers sur un site hébergé en Suède, pays qui garantit l'anonymat des sources.
Toujours est-il qu'aujourd'hui, mardi 7 décembre 2010 Julian Assange s'est rendu à Scotland Yard, où sa détention provisoire a été mise à exécution après une courte comparution devant un juge, aux environs de 14h. La Suède demande son extradition, ce que l'avocat d'Assange a refusé, craignant que la Suède ne l'extrade ensuite vers les Etats-Unis. Après avoir refusé son offre de caution pour sa libération, le juge a statué pour sa détention provisoire prévue au moins jusqu'au 14 décembre, date de la prochaine audience.
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